Réduction de l'empreinte carbone, nearshoring,... Per-Åke Olsson partage sa vision de l'avenir de l'industrie pharmaceutique

Le secteur pharmaceutique est confronté à des défis et des opportunités de taille et nombreux : vieillissement de la population, apparition de nouveaux médicaments, expiration de brevets médicaux, marché saturé, pression sur les coûts, évolution de la réglementation,... en sont quelques uns. Tout comme le souci accru des gouvernements soucieux de leurs budgets ainsi qu'une volonté croissante de rendre cette industrie en pleine croissance plus durable.

Dans ce contexte, les producteurs pharmaceutiques recherchent des conseils d'experts pour tracer la voie du succès, et Per-Åke Olsson, qui dirige l'équipe de gestion industrielle de la division Hygienic Fluid Handling, partage ses vues. Il déclare :

Je travaille pour Alfa Laval depuis plus de 20 ans et dans l'industrie pharmaceutique depuis 30 ans, et le secteur est aujourd'hui plus complexe que jamais.
Je suis particulièrement désireux d'aider nos clients à relever leurs défis en matière de durabilité, qui sont importants pour cette industrie.
Je pense également que si nous pouvons aider nos clients à devenir flexibles et compétitifs, nous pourrons nous rapprocher de l'égalité en matière de santé, où davantage de personnes pourront se permettre les médicaments dont ils ont besoin. C'est ce qui me motive, et je suis reconnaissant de travailler pour une entreprise comme Alfa Laval, qui possède l'expertise intersectorielle et les équipements flexibles et efficaces nécessaires pour y parvenir.

Le secteur a toujours dû évoluer rapidement pour s'adapter aux changements mondiaux. La pandémie de Covid en est l'exemple le plus flagrant : les entreprises ont dû trouver de nouvelles modalités, c'est-à-dire de nouveaux modes de production, pour mettre sur le marché des médicaments essentiels.

Cependant, au-delà de la Covid, les besoins en médicaments augmentent partout dans le monde.

À bien des égards, c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose, explique Per-Åke Olsson. Les progrès médicaux nous permettent d'offrir davantage de médicaments pour différentes pathologies, ce qui signifie que les gens vivent plus longtemps, mais cela s'accompagne d'un tout nouvel ensemble de défis. Parallèlement, la richesse entraîne ses propres problèmes, avec une augmentation de la consommation de fast-food et une diminution des emplois actifs.
Ainsi, en Chine, la demande de traitements contre le diabète et les maladies cardiovasculaires explose actuellement, comme c'est le cas aux États-Unis depuis des décennies.
Qu'il s'agisse de médicaments contre l'asthme, le cancer ou la maladie d'Alzheimer, les produits pharmaceutiques ont une empreinte environnementale importante. Il est donc de plus en plus impératif, pour le bien de la planète, d'améliorer leur durabilité.

Comme l'explique Per-Åke Olsson :

Il est absolument essentiel que nous agissions pour améliorer la durabilité. Ce secteur génère 55 % de CO2 de plus par chiffre d'affaires que l'industrie automobile !
Et ce alors que le secteur brassicole est capable de produire 1 litre de bière avec 1,5 litre d'eau. Comparez avec l'industrie pharmaceutique : il faut environ 7 000 litres d'eau pour produire 1 litre d'anticorps monoclonaux, qui sont des composants essentiels à la fabrication de médicaments contre le cancer, la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, etc.

Voici un exemple de la manière dont Alfa Laval fait la différence peut être observé.
Lors de son travail avec un fabricant leader de médicaments contre le diabète, Per-Åke Olsson a participé à la  modernisation du processus de stérilisation des milieux en s'inspirant des avancées réalisées dans d'autres industries.

Le processus a désormais été développé pour inclure une récupération continue de la chaleur excédentaire, similaire à la pasteurisation dans l'industrie laitière.
Cela se fait à l'aide d'un échangeur de chaleur, qui utilise la chaleur récupérée pour stériliser différents lots de milieux.
Cela permet d'économiser 80 % des coûts énergétiques et 80 % des émissions de CO2, ainsi que d'importantes quantités d'eau.
C'est ce type d'innovation agile qui est essentiel pour réussir dans ce secteur !

Pour l'avenir, Per-Åke Olsson estime qu'il reste encore beaucoup à faire dans le domaine des équipements à usage unique, qui pourraient permettre de réaliser d'importants gains en termes de ressources et de temps, car ils ne nécessitent ni nettoyage sur place ni validation d'un cycle de nettoyage.

Il y a bien sûr aussi l'IA, qui occupe une place prépondérante dans presque tous les secteurs. Il déclare :

Je pense que c'est probablement le secteur qui bénéficiera le plus de l'IA et de la fabrication basée sur la data. Nous travaillons d'arrache-pied sur des dispositifs de surveillance qui enregistrent des données et conseillent les fabricants sur les améliorations possibles.
En fin de compte, l'IA promet de changer la donne pour tout le monde, car elle pourrait personnaliser tous les traitements afin que chaque patient reçoive un médicament adapté à son ADN.

Une autre question pour l'avenir est la "glocalisation", ou "nearshoring", qui consiste à élargir les chaînes d'approvisionnement afin que les matériaux et les matières premières puissent être trouvés plus à proximité des zones d'activité.

Une fois encore, la Covid a mis cela en évidence, car 80 % des matières premières de l'industrie pharmaceutique provenaient de Chine et, compte tenu de l'ampleur et de la sévérité des mesures de confinement, l'impact mondial a été énorme.
Nous devons envisager les chaînes d'approvisionnement des équipements sous un angle différent afin que les producteurs disposent de plusieurs options en cas de fermeture d'une chaîne.
Nous assistons également à l'émergence de nombreuses organisations de fabrication sous contrat qui ne se spécialisent pas dans un seul produit, ce qui contribue à la diversité de l'offre.

Si la durabilité, l'agilité, l'expertise et l'efficacité sont quelques-uns des ingrédients essentiels du succès dans le secteur pharmaceutique, Per-Åke Olsson estime qu'il ne faut pas perdre de vue que ce sont finalement les personnes qui comptent, ainsi que la volonté d'améliorer leur vie.

Je pense que c'est pour cela que j'aime travailler dans l'industrie pharmaceutique, car si je peux contribuer à améliorer la vie, alors je suis heureux !