Production de levure avec moins d'eau

Des conditions  et un cadre réglementaire restrictif pour les producteurs de l'agroalimentaire

Des conditions météorologiques extrêmes pendant les mois d'été dans la plupart des pays d'Europe du Sud ont entraîné une pression hydrique accrue et des pénuries d’eau. Les restrictions réglementaires qui en découlent incitent de plus en plus les producteurs d'aliments et de boissons à optimiser leurs processus de production.

Notre client, une entreprise familiale de production de levure experte en fermentation, produit des milliers de tonnes de levure fraîche chaque année grâce à un processus de fermentation industrielle. Cependant, ce processus nécessite une quantité substantielle d'eau douce - environ 60 à 100 tonnes d'eau / tonne de levure.

Réutiliser l'eau et améliorer l'efficacité énergétique

Afin de minimiser son impact hydrique et de renforcer sa résilience pour éviter les arrêts de production imprévus, l'entreprise s'est fixée un objectif environnemental ambitieux : maximiser la réutilisation de l'eau dans son processus de production, tout en augmentant l'efficacité énergétique globale de ses opérations.

Le producteur de levure a sollicité Alfa Laval pour ajouter une étape de filtration membranaire dans son processus de production. L'unité de filtration membranaire se situe entre la phase de séparation centrifuge et celle d'évaporation.

L’avantage est double : l'eau est éliminée, permettant d'économiser de l'énergie lors de la phase d'évaporation, et cette eau traitée peut ensuite être réutilisée dans le processus.

Le potentiel de récupération de l'eau est le plus important dans la dernière phase de la production, où de grandes quantités d'eau sont perdues. Dans le cadre de notre collaboration visant à optimiser l'empreinte hydrique, nous cherchons des moyens pour récupérer cette eau afin qu'elle puisse être réutilisée et réinjectée dans la chaîne de traitement,
explique Alain Molina, Business Development Biotech-Pharma & Yeast chez Alfa Laval.

En quête de nouvelles opportunités pour optimiser l'utilisation de l'eau, Alain Molina et ses interlocuteurs prévoient de visiter le centre d'innovation membranaire d'Alfa Laval à Nakskov, au Danemark.

Focus sur l'efficacité énergétique

Dans le cadre des efforts d'optimisation du processus industriel du producteur de levure et de réduction de son empreinte hydrique, l'efficacité énergétique a aussi été au centre des discussions.

L'utilisation d'évaporateurs dans le processus est généralement une étape à forte intensité énergétique, et le producteur a choisi les évaporateurs MVR. Bien qu'ils soient encore relativement énergivores, ils fonctionnent à l'électricité et peuvent donc être convertis en une source d'énergie renouvelable, à l'empreinte carbone réduite.

« Compte tenu de l'intensité énergétique de cette étape du processus, nos efforts ont également porté sur la réduction de la quantité d'eau entrant dans l'évaporateur et sur la récupération de l'eau en vue de sa réutilisation », développe Alain Molina.

Les solutions de filtration membranaires ont éliminé une certaine quantité d'eau avant que le produit ne passe dans l'évaporateur. « De cette manière, l'évaporateur doit éliminer moins d'eau et consomme moins d'électricité. L'eau filtrée peut ensuite être réutilisée dans le processus CIP, ce qui réduit le volume d'eau douce supplémentaire nécessaire », ajoute-t-il.

Le succès ouvre la voie à l'expansion

Le système de filtration Alfa Laval de l'installation de production peut traiter entre 500 et 1 450 mètres cubes d'eau par heure, en fonction des besoins.

En service depuis quatre ans, l'intégration d'une étape de filtration membranaire est appelée à devenir un élément standard sur les sites de production de la société. « Les règles évoluent en ce qui concerne la qualité de l'eau et sa réutilisation dans les processus industriels », évoque Alain Molina.

Dans la prochaine étape de son partenariat avec Alfa Laval, l'entreprise souhaite reproduire ce type d'installation en utilisant la technologie membranaire d'Alfa Laval et réduire le coût énergétique de l'étape d'évaporation dans ses autres usines à travers le monde.

« Pour l'instant, nous avons fait appel à nos collègues du centre d'innovation au Danemark pour évaluer les spécifications et la configuration nécessaires des membranes. Chaque système doit être adapté en fonction des matières premières utilisées pour cultiver la levure. Nous accordons une grande attention aux détails de chaque système et pouvons adapter et ajuster les caractéristiques de chaque système de filtration membranaire aux besoins du client. C'est un élément clé du succès d'Alfa Laval », conclut-il.